1000 soignants méditants, résultats validés

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Contrer le stress de leur métier par 20 minutes, matin et soir, de méditation : moins de fatigue mentale, d’anxiété, d’insomnie, de dépression. Tels sont les résultats validés dans divers hôpitaux américains, avec plus de 1000 médecins et personnels soignants formés à la pratique de la Méditation Transcendantale depuis le début de la crise Covid.

L’initiative Heal the Healers (Soigner les soignants) lancée au printemps 2020 par la Fondation David Lynch a permis d’organiser, aux USA, le suivi des premiers mois de pratique de la Méditation Transcendantale (MT) chez des soignants de divers horizons. Rien d’étonnant à ce que le focus ait été mis sur les services d’urgence. Avant même la crise sanitaire actuelle, nombre d’études outre-atlantique y ont relevé la prévalence inquiétante des cas de burn-out et de fatigue compassionnelle : jusqu’à 85% parmi le personnel infirmier.

Weill Cornell Medicine (New York) : Réduction des problèmes de sommeil après 1 mois et 3 mois de pratique de la MT

Le recours à diverses pratiques de méditation, parmi les modalités supposées renforcer la résilience, n’est pas chose nouvelle dans ce contexte professionnel. Rares sont cependant les initiatives qui ont pu faire l’objet d’un suivi des résultats à moyen terme (comme le souligne une méta-analyse publiée en 2021). Dès 2019, le département de médecine d’urgence de Weill Cornell à New York a relevé le défi avec le suivi d’un groupe de 13 médecins urgentistes ayant commencé la technique de méditation transcendantale et une étude de l’impact sur une période de trois mois (effets validés et qualifiés de modérés à importants sur diverses échelles de mesure de la fatigue psychique et physique).

En novembre 2021, le Journal of the American College of Emergency Physicians Open (Journal du Collège américain de médecine d’urgence) a publié les résultats d’une étude pilote menée à Boston, impliquant 32 médecins et soignants (dont 19 femmes) du Brigham and Women’s Hospital. Objectif : tester la faisabilité et l’acceptabilité de l’introduction de la méditation (MT) chez les urgentistes, et en mesurer les effets concrets. Au départ, presque tous les participants (94%) présentaient des symptômes d’épuisement émotionnel et autres difficultés à assumer la charge psychologique.

Après 3 mois, la pratique de la méditation transcendantale est restée ancrée dans le quotidien de 80% d’entre eux, fondée sur des résultats tangibles (baisse significative des symptômes de dépression, d’anxiété et de stress perçu, amélioration sensible de la qualité du sommeil, selon les critères du Maslach Burnout Inventory).

En plein cœur de la pandémie Covid, en Caroline du Nord et en Floride, deux autres programmes de recherche ont misé sur la comparaison entre deux groupes de taille équivalente de soignants : l’un ayant commencé la pratique de la MT, l’autre recruté pour un suivi plus classique de leur état de santé (Lifestyle-as-usual) en tant que groupe de contrôle. Dans les deux cas (80 soignants en médecine pulmonaire et soins intensifs en Caroline du Nord répartis entre le groupe MT et le groupe de contrôle ; 130 soignants de 3 hôpitaux de Miami, répartis de même en 2 sous-groupes), l’adhésion du sous-groupe MT, l’assiduité au programme de méditation, et les évaluations sur les diverses échelles de mesure sont éloquentes.

Réduction de l’épuisement émotionnel (groupe MT, en vert ; groupe témoin, en violet) après 1, 2 et 3 mois de suivi.

« Le programme de Méditation Transcendantale réduit rapidement et de façon spectaculaire l’épuisement des personnels soignants, y compris les symptômes d’anxiété, de dépression et d’insomnie, et semble améliorer le bien-être des soignants, là où le groupe témoin (même style de vie) n’enregistre aucun changement significatif », conclut le Dr Mark Nestor (University of Miami, Miller School of Medicine) lors de la conférence en ligne « New Solutions for Resilience » organisée par la Fondation David Lynch (Center for Resilience) en octobre dernier.

L’étude en Caroline du Nord y ajoute une observation des effets sur le système nerveux central via l’IRM fonctionnelle au repos examinée au départ puis 3 mois après pour chacun des sous-groupes. Conclusion de ce programme de recherche inédit, présentée également en octobre 2021 : « Nos résultats soutiennent l’hypothèse initiale selon laquelle la MT améliore la situation dans un contexte d’épuisement professionnel, réduit les symptômes de dépression et d’anxiété, réduit les troubles du sommeil, et améliore généralement la résilience. Concernant l’IRM fonctionnelle, la MT montre une diminution de la connectivité au repos autour du nœud cingulaire postérieur du réseau du mode par défaut, un réseau important pour la pensée interne, et qui, lorsqu’il est excessivement actif, peut être associé à l’anxiété et à la dépression. En revanche, le groupe témoin (Life-as-usual) a augmenté la connectivité au repos autour du même nœud ».

Et de conclure : « Cela suggérerait que la pratique de la MT peut être associée à une diminution de la rumination mentale et à la réduction du stress. Sur la base de ces résultats, nous recommandons d’accorder une attention prioritaire à la lutte contre l’épuisement professionnel chez le personnel de santé, y compris des essais cliniques de plus grande envergure avec la MT pour réduire le stress et renforcer la résilience chez les personnels soignants ».

Témoignages : Un résumé vidéo (en 3’30) en anglais issu de la conférence New Solutions for Health Care Workers organisée par le Center for Resilience de la Fondation David Lynch

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