Physiologie du sommeil conscient (2)

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En version courte, les résultats d’une étude publiée en 1997 qui démontre objectivement l’expansion de conscience – persistant durant le sommeil – due à la pratique régulière de la Méditation Transcendantale (MT).

LECTURE en 2 min : voici la version courte de l’article (en français), centrée essentiellement sur les résultats de l’étude

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Étude sur l’expérience d’éveil intérieur pendant le sommeil

Dr David Orme-Johnson

Dr D. Orme-Johnson

PAR DAVID ORME-JOHNSON, PH.D.

Compte-rendu de la recherche pionnière de Lynne Israelson Mason, docteur en psychologie, publiée dans la revue scientifique Sleep sous le titre : Electrophysiological Correlates of Higher States of Consciousness during Sleep in Long-Term Practitioners of the Transcendental Meditation Program.

 

Dr Lynne Mason

Dr Lynne Mason

Que signifie « Être témoin » de son sommeil ?

L’une des caractéristiques de l’essor de la Conscience Cosmique est que les pratiquants de MT font l’expérience du silence et de l’expansion de la Conscience Transcendantale pendant les différentes phases de veille, de rêve et de sommeil. Ce phénomène est vécu comme « être témoin », avoir conscience que le Soi intérieur, silencieux et illimité, semble observer l’activité quelle qu’elle soit, sans être impliqué.

« Être témoin » est le résultat d’un changement fondamental de la façon dont on fait l’expérience du Soi, c-à-d de la Conscience transcendantale, en relation avec le monde extérieur. « Faire l’expérience », ce n’est pas se « faire une idée de » ou se mettre dans un certain état d’esprit, une humeur. C’est le résultat naturel et spontané de l’expérience de la Conscience Transcendantale, non seulement pendant la pratique de la MT mais aussi pendant les activités de la journée. Le fait d’être témoin se développe d’abord pendant les différentes phases d’activité, pour persister ensuite, pendant le rêve ou même le sommeil profond.

Un des principaux marqueurs biologiques de la conscience transcendantale observé dans l’enregistrement de l’activité électrique du cerveau (EEG) est la prédominance des ondes EEG de 8 à 10 cycles par seconde appelée alpha1. Lynn Mason et ses collègues ont donc pensé que si l’une des caractéristiques de la conscience cosmique est la persistance de l’expérience de la transcendance pendant le sommeil, alors l’enregistrement EEG pendant le sommeil des personnes en conscience cosmique devrait présenter des ondes alpha1. Ce qui serait totalement inhabituel voire révolutionnaire. Car la fréquence alpha-1 n’est pas associée au sommeil mais à l’état de veille au repos, observé lorsque l’esprit est éveillé à l’intérieur et silencieux.

Nous voulions que les volontaires soient aussi à l’aise que possible. Les capteurs EEG sont placés sur le cuir chevelu, puis reliés à un enregistreur adapté… Les sujets pouvaient l’emporter chez eux et n’avaient pas besoin de dormir au laboratoire.Dr. Lynne Mason

Le sommeil profond est également appelé sommeil delta car il est caractérisé par une onde EEG très lente, de fréquence 1-2 HZ et de haute amplitude, appelée onde delta. Le graphique ci-dessous est un exemple de tracé polygraphique EEG de notre étude.

Les flèches rouges indiquent l’onde delta lente et de grande amplitude du sommeil profond. Les flèches bleues indiquent les ondes EEG thêta2 rapides et alpha1 lentes (6-10 Hz), qui caractérisent la conscience transcendantale. Vous pouvez voir que la fréquence caractéristique de la Conscience Transcendantale se superpose à celle du sommeil.

 

L’ordinateur a calculé exactement le pourcentage d’ondes thêta2-alpha1 de l’EEG, caractérisant l’éveil au repos, enregistré pendant le sommeil. C’est en quelque sorte l’indice de conscience cosmique pour chacun des trois groupes de l’étude.

La barre la plus haute (à gauche) est pour les sujets expérimentaux qui étaient témoins de leur sommeil. Ils enregistraient le pourcentage le plus élevé de thêta2-alpha1, soit significativement plus que le deuxième groupe de sujets, qui étaient des pratiquants plus récents de la MT qui n’avaient pas encore cette expérience de témoignage. Ce groupe de méditants MT plus récents, pour sa part, avait significativement plus de thêta2-alpha1 que le troisième groupe, qui ne pratiquait pas la MT et n’avait pas l’expérience de sommeil conscient.

Fait intéressant, pour le groupe « sommeil conscient », on a noté une moindre activité musculaire (enregistrement EMG), indiquant qu’ils avaient un sommeil plus réparateur que les groupes témoins.

Le fait que le groupe de méditants plus récents présentait significativement plus de thêta2-alpha1 que le groupe non MT indique que les sujets MT récents commençaient déjà à stabiliser la physiologie de la Conscience Cosmique, même s’ils n’avaient pas encore l’expérience du sommeil conscient.

De plus, les sujets ayant l’expérience du sommeil conscient ont montré une densité de mouvements oculaires rapides (REM) pendant le rêve (sommeil paradoxal) supérieure à celle des autres groupes, méditants ou non méditants.

L’augmentation de la densité REM chez les sujets témoins de leur sommeil pourrait être liée à un sommeil un peu moins profond du fait du maintien de la conscience intérieure. On a également constaté que la densité REM va de pair avec l’augmentation de l’intelligence, la maturité et le développement de la personnalité.

EN RÉSUMÉ :

Chaque état de conscience ordinaire – veille, sommeil profond et rêve – est accompagné d’une description subjective unique de l’expérience ainsi que d’un EEG, d’un EMG et de modes de mouvements oculaires spécifiques. Pour les personnes déclarant avoir été témoins de leur sommeil, l’ensemble de ces caractéristiques était différent de celui des groupes contrôle. Ils avaient l’expérience subjective de la conscience intérieure pendant le sommeil ; ils avaient plus d’EEG thêta2-alpha1 ; ils avaient moins d’activité musculaire (EMG) ; et ils avaient plus de densité REM (mouvements rapides des yeux). Ce mode de fonctionnement unique indique que le fait d’être témoin du sommeil est révélateur d’un cinquième état de conscience majeur, la Conscience Cosmique.

POUR LIRE L’ARTICLE EN ANGLAIS : Landmark Study on Neurophysiological Evidence of Cosmic Consciousness (Research on witnessing (inner awareness) during deep sleep

ET SA TRADUCTION EN FRANÇAIS : NEUROPHYSIOLOGIE DU SOMMEIL CONSCIENT

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À NOTER : voici le commentaire de David Orme-Johnson sur sa page Facebook, en réponse à une personne qui s’étonne de n’entendre parler de cette recherche que 24 ans après sa publication.

« L’étude de Lynne Mason a été publiée dans une bonne revue… Nous la mentionnons dans nos articles et elle figure dans la plupart de mes conférences, ce qui signifie que les méditants en ont entendu parler… D’autres ont lancé des techniques de méditation, comme la pleine conscience, par lesquelles ils abordent certaines qualités de l’illumination que le Bouddha et d’autres ont décrites, comme la compassion et l’équanimité. C’est logique, si vous voulez vous améliorer dans un domaine, comme le piano, vous le pratiquez. L’erreur est que les qualités de l’illumination ne sont pas quelque chose que vous pratiquez, elles sont le résultat naturel de la transcendance, permettant à l’esprit de s’installer dans la conscience transcendantale. En faisant l’expérience de l’Être (et en normalisant des tonnes de stress), le système nerveux purifié exprime naturellement l’équanimité et la compassion. Si vous essayez de les « pratiquer » pendant la méditation, vous ne faites que garder l’esprit actif et il ne se transcende pas. Pas de Conscience Transcendantale, pas de Conscience Cosmique ».

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